Défi du lundi : zoom sur notre corps/visage

Photo de l’un de mes dessins

Ce lundi, MyBeauty nous lance un défi délicat.

Pour moi, ce sujet sur mon physique est assez sensible. Je n’ai jamais eu un rapport très facile avec mon corps, et ce, depuis toute jeune. Je n’étais pas exactement comme toutes les filles, déjà, à 6 ans. Elles étaient toutes fines et élancées ; moi certes, j’étais plus grande que la plupart mais je n’étais ni fine ni élancée. Mon poids, très jeune variait facilement selon mon alimentation, et comme tous les enfants de mon âge, les bonbons c’était vraiment une gourmandise régulière. J’ai donc grossi rapidement. Je me voyais différente des autres, beaucoup plus ronde. Et même si ma mère ne cessait de me répéter qu’en grandissant « tu verras, ça sera différent et tu seras beaucoup mieux qu’elles. Laisse le temps faire ». Sauf qu’à cet âge, la notion de temps ne veut rien dire et si rien ne se passe dans le mois, voir l’année qui suit – si t’es au summum de ta patience – alors c’est que rien ne se passera.

Je ne croyais donc pas ma mère. Régulièrement je revenais à la maison en pleurs, parce qu’un garçon de mon âge et de ma classe, ne savait m’appeler que par « hey la grosse » à chaque fois qu’il me voyait à l’école.

Une fois arrivée au collège, les filles autour de moi commençaient à changer sous l’influence hormonale. Les physiques commencèrent à basculer dans les extrêmes et à se distinguer plus que du mono-modèle « baguette de haut en bas ». Là encore, les trois quart des filles qui m’entouraient, certes changaient, mais plutôt en faveur de la brindille que de la pulpeuse/ronde. Moi je ne changeait toujours pas vraiment. Et le fait de voir toutes ces filles se goinfrer en permanence de sucreries sans prendre 1 gramme, me frustrait encore plus.

Au lycée, c’était devenu plus difficile. Les élèves provenaient beaucoup de Paris et de ses quartiers chics (notre école était réputée pour former pour les prépas maths et grandes écoles). Les filles avaient le physique de femmes et avaient des habits que moi je n’avais pas, tout simplement parce que je ne m’aimais pas suffisament pour rester trop longtemps dans les magasins. Faires les magasins était devenu un supplice. Et je n’y allais que parce que j’en avais vraiment besoin. J’en ressortais en pleurs, parce que tout – ou presque – ce que j’essayais ne m’allais pas : un ventre trop rond qui empêche le pantalon de se fermer, des cuisses trop dodues que je détestais, et des hanches…

Et puis peu de temps après le BAC, je suis tombée malade. J’ai perdu 15kg en 8 mois. Je suis descendu en dessous de mon poids de forme. J’étais mal, mais j’étais satisfaite de mon corps.

Et maintenant, j’ai repris du poids jusqu’à atteindre mon poids de forme (5kg à rajouter) et depuis je n’ai pas bougé (4 ans). En peu d’années, j’ai appris à apprécier plus mon corps, même si je le déteste toujours au fond. Maintenant je peux m’habiller dans presque n’importe quelle marque à une taille qui me convient, les pantalons me posent rarement des problèmes et même si je ne suis jamais vraiment satisfaite de mon corps, je passe avec plaisirs du temps à faire les magasins.Je me maquille aussi réellement depuis 2 ans. Et puis, rencontrer des hommes qui aimaient mon corps avec sincérité, m’a ouvert les yeux sur mon potentiel.

Alors même si mon corps, au yeux des autres, est qualifié de « bien foutu », je ne le verrais jamais ainsi, et je crois peu les gens qui me le disent.

Et finalement, ma mère avait raison.

  • Ce que je déteste

Sur mon corps:

mes hanches : elles n’ont pas la forme classique que l’on rencontre chez les trois quart des femmes. Mes hanches sont marquées à la taille. Lorsque j’ai beaucoup maigri, leur forme n’a jamais changé. Elles sont dans mes gènes. Je finirais bien peut être par les accepter un jour.

mes cuisses : le haut, surtout. Il s’épaissit assez facilement si je ne fais pas du sport régulièrement.

Sur mon visage : je vais dire le nez. Il est pas spécialement joli joli de profil.

  • Ce que j’aime

Sur mon corps :

mon ventre : il est devenu quasiment plat avec un léger rebond qui me convient et ne me pose plus de problème lorsque j’essaye des pantalons.

mes jambes : en fait, j’aime cette partie qui va du milieu de mes cuisses jusqu’en bas. L’ensemble forme une continuité qui me plaît.

Sur mon visage :

mes yeux : ils ont une couleur qui change selon la luminosité. Marrons clair si le temps est tristounet, vert d’eau si le soleil pointe son nez

mon sourire : et mes lèvres. Je n’ai rien à changer à ce niveau pour moi.

En conclusion, finalement, je m’aime beaucoup plus qu’avant. Mais j’ai encore un sacré bout de chemin à parcourir avant de m’accepter totalement.

Une réflexion au sujet de « Défi du lundi : zoom sur notre corps/visage »

  1. L’adolescence c’est vraiment le pire moment dans une vie! ce qu’on y vit (ou subit) nous marque pour le reste de notre vie. En tous cas, je suis ravie de constater que tu fais partie des filles qui ont réussi à s’accepter (j’ai pas dit à s’aimer!),

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